法語小說閱讀:三個(gè)火槍手(40)
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來源:網(wǎng)絡(luò)
2020-10-15 00:18
編輯: 歐風(fēng)網(wǎng)校
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摘要:
法語小說閱讀:三個(gè)火槍手(40)
Le cardinal appuya son coude sur son manuscrit, sa joue sur sa main, et regarda un instant le jeune homme. Nul n'avait l'oeil plus profondément scrutateur que le cardinal de Richelieu, et d'Artagnan sentit ce regard courir par ses veines comme une fièvre.
Cependant il fit bonne contenance, tenant son feutre à la main, et attendant le bon plaisir de Son Eminence, sans trop d'orgueil, mais aussi sans trop d'humilité.
" Monsieur, lui dit le cardinal, êtes-vous un d'Artagnan du Béarn ?
-- Oui, Monseigneur, répondit le jeune homme.
-- Il y a plusieurs branches de d'Artagnan à Tarbes et dans les environs, dit le cardinal, à laquelle appartenez-vous ?
-- Je suis le fils de celui qui a fait les guerres de religion avec le grand roi Henri, père de Sa Gracieuse Majesté.
-- C'est bien cela. C'est vous qui êtes parti, il y a sept à huit mois à peu près, de votre pays, pour venir chercher fortune dans la capitale ?
-- Oui, Monseigneur.
-- Vous êtes venu par Meung, où il vous est arrivé quelque chose, je ne sais plus trop quoi, mais enfin quelque chose.
-- Monseigneur, dit d'Artagnan, voici ce qui m'est arrivé...
-- Inutile, inutile, reprit le cardinal avec un sourire qui indiquait qu'il connaissait l'histoire aussi bien que celui qui voulait la lui raconter ; vous étiez recommandé à M. de Tréville, n'est-ce pas ?
-- Oui, Monseigneur ; mais justement, dans cette malheureuse affaire de Meung...
-- La lettre avait été perdue, reprit l'Eminence ; oui, je sais cela ; mais M. de Tréville est un habile physionomiste qui conna t les hommes à la première vue, et il vous a placé dans la compagnie de son beau-frère, M. des Essarts, en vous laissant espérer qu'un jour ou l'autre vous entreriez dans les mousquetaires.
-- Monseigneur est parfaitement renseigné, dit d'Artagnan.
-- Depuis ce temps-là, il vous est arrivé bien des choses : vous vous êtes promené derrière les Chartreux, un jour qu'il e t mieux valu que vous fussiez ailleurs ; puis, vous avez fait avec vos amis un voyage aux eaux de Forges ; eux se sont arrêtés en route ; mais vous, vous avez continué votre chemin. C'est tout simple, vous aviez des affaires en Angleterre.
-- Monseigneur, dit d'Artagnan tout interdit, j'allais...
-- A la chasse, à Windsor, ou ailleurs, cela ne regarde personne. Je sais cela, moi, parce que mon état est de tout savoir. A votre retour, vous avez été re u par une auguste personne, et je vois avec plaisir que vous avez conservé le souvenir qu'elle vous a donné. "
-- D'Artagnan porta la main au diamant qu'il tenait de la reine, et en tourna vivement le chaton en dedans ; mais il était trop tard.
" Le lendemain de ce jour, vous avez re u la visite de Cavois, reprit le cardinal ; il allait vous prier de passer au palais ; cette visite vous ne la lui avez pas rendue, et vous avez eu tort.
-- Monseigneur, je craignais d'avoir encouru la disgrace de Votre Eminence.
-- Eh ! pourquoi cela, Monsieur ? pour avoir suivi les ordres de vos supérieurs avec plus d'intelligence et de courage que ne l'e t fait un autre, encourir ma disgrace quand vous méritiez des éloges ! Ce sont les gens qui n'obéissent pas que je punis, et non pas ceux qui, comme vous, obéissent... trop bien... Et, la preuve, rappelez-vous la date du jour où je vous avais fait dire de me venir voir, et cherchez dans votre mémoire ce qui est arrivé le soir même. "
C'était le soir même qu'avait eu lieu l'enlèvement de Mme Bonacieux. D'Artagnan frissonna ; et il se rappela qu'une demi-heure auparavant la pauvre femme était passée près de lui, sans doute encore emportée par la même puissance qui l'avait fait dispara tre.
" Enfin, continua le cardinal, comme je n'entendais pas parler de vous depuis quelque temps, j'ai voulu savoir ce que vous faisiez. D'ailleurs, vous me devez bien quelque remerciement - : vous avez remarqué vous-même combien vous avez été ménagé dans toutes les circonstances. "
D'Artagnan s'inclina avec respect.
" Cela, continua le cardinal, partait non seulement d'un sentiment d'équité naturelle, mais encore d'un plan que je m'étais tracé à votre égard. "